jeudi 11 octobre 2012

Outremont, un brin lunatique

Check point!


Station Université de Montréal
   Mon parcours débute ici, station Université de Montréal. C’est à cet endroit précis où des milliers d’étudiants se croisent matin et soir, plus ou moins pressé à gagner leurs salles de cours. Clef de voûte du fonctionnement universitaire, le métro alimente le campus en étudiants dans une cadence incessante. Sur ou sous terre, le lieu fourmille, bercé par les horaires scolaires. Les abords de la station étant fournis en espaces verts deviennent le lieu idéal pour les rassemblements des initiations ou de tout autre événement. Aujourd’hui, les initiations regroupent une foule de super héros. Les rochers disposés par-ci par-là deviennent des salles de lectures improvisées où se logent élèves studieux et lecteurs invétérés. Des personnes se font la bise, d’autres s’embrassent, ici on se quitte, là on se retrouve… La station de métro fait partie intégrante de la vie universitaire.
 
Oasis de verdure

Parc Joyce
  Passé la frénésie des abords du campus universitaire, le parc Joyce vient interrompre cette animation énergique pour nous ramener enfin au calme. Malgré ses petites dimensions, ce coquet parc, isolé de l’activité urbaine, invite à la relaxation. La densité végétale est telle, que lorsque l’on est à l’intérieur on se sent loin de tout, coupé de l’extérieur. Les arbres et leurs statures apparaissent comme des remparts et protègent cette forteresse de verdure. Sur un banc, un couple d’adolescents venu chercher de la tranquillité et de l’intimité, s’échangent des paroles qu’eux seuls entendent. Un tapis vert recouvre la surface, que les écureuils ont plaisir à fouler. Je suis charmé par les qualités de son aménagement et cette volonté de recréer un milieu quasi sauvage. À mon tour, je décide de profiter de cet endroit et m’installe un court instant sur un banc.

Sentiment de liberté pour les chiens du quartier

Parc à chiens, rue McEachran
   Mon chemin se poursuit en descendant vers le Nord. Dans une zone sans réelle activité, un anneau de verdure m’interpelle. Je demeure surpris de trouver cette attraction urbaine dans cette partie du quartier. C’est ici, le long de la voie ferrée, que les chiens du quartier se sont donné rendez-vous. Lieu de rencontre de la gente canine, mais pas seulement, on vient flâner et se divertir. À l’abri des regards, on se fait la cour. L’endroit est isolé, seuls les habitués y connaissent le chemin. On arrive la laisse au cou et passé le sas de la porte d’entrée c’est la délivrance. C’est un avant-gout du paradis pour les chiens, qui tout au long de leurs journées restent enfermés entre quatre murs. Là, ils goutent pour quelques instants à la liberté. Les maîtres se réunissent sur un banc et causent de la pluie et du beau temps. Un train passe de temps en temps ce qui a pour effet d’en exciter certains.

Stanislas Auto!
Congestion sur l'avenue Dollard
   Au bout de l’avenue McEachran, au coin de la rue Van Horne, le collège Stanislas ouvre ses portes. À l’heure où les cloches sonnent seize heures, c’est à un ballet incessant de voitures auquel on assiste. L’avenue Dollard se métamorphose alors en salon de l’automobile. Petites, grandes, rouges ou jaunes, on en voit de toutes les couleurs. Pour corroborer le tout, les bus scolaires rentrent en action. Les bruits des moteurs et des klaxons effacent les cris des enfants pourtant très excités à l’idée de quitter l’école. Des enfants il en sort de toute part. Les trottoirs autant que les rues sont congestionnés. La sortie de l’école devient alors un casse-tête pour les parents, mais aussi pour ceux souhaitant traversant l’avenue Van Horne. Comme auparavant à l’université, le moindre espace vert est pris d’assaut par des groupes d’amis venant faire un compte rendu de la journée et planifier le lendemain. Je laisse certainement derrière moi, l’endroit le plus intense en termes d’activité, de mon parcours.

Mirage

Ruelle entre Wiseman et Stuart
   Derrière ce bouillonnement, il me semble apercevoir un mirage. Une ruelle déserte entre le métro et l’avenue Dollard, à deux pas du collège. Comme une illusion, la ruelle m’invite au songe et à l’évasion. On ne distingue pas sa fin et ma curiosité me pousse à la parcourir. Elle reste imperturbable, le silence demeure de mise. Elle rompt intégralement avec son environnement et l’agitation de l’avenue Van Horn. Pas même la fanfare de klaxons en représentation sur la proche avenue, vient la déranger. Les feuilles rampent sur le sol et colorent le bitume gris. La végétation s’empare progressivement du lieu, ce qui lui ajoute un brin de romantisme et de poésie. La couleur des feuilles sur les arbres nous révèle que l’automne est bien là. Le temps s’arrête quelques instants…

Charles Lopez

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